«
Le Opeth français! » Voilà en quels
termes un musicien de l’écurie Thundering/Manitou
m’a présenté le groupe strasbourgeois
Distress, qui pratique un doom/death
progressif. Ignorant l’existence du
groupe jusqu’à la parution de ce troisième
album, Others, j’avoue que cette rondelle
a des allures de révélation...
Le
titre d’ouverture, Ignorant Years, fait
preuve de complexité d’écriture, mais
pas trop, si bien qu’on retient les
riffs, à moins que ce ne soit les riffs
qui nous portent : même si on a droit
à du metal lourd, avec des grosses voix,
il ne faut pas attendre les passages
acoustiques ou en chant clair pour se
sentir transporter par la musique de
Distress. Revealed est du même acabit
: ce titre plus direct peut aussi bien
s’écouter allongé sur son lit que debout
devant la scène. Les alsaciens, en proposant
une bonne palette d’émotions, permettent
à l’auditeur d’accueillir leur musique
de la manière qu’il souhaite, sur le
mode qui le chante. Le groupe n’en fait
pas trop dans le dépressif, mais les
riffs ne respirent pas non plus l’air
frais. Une tristesse maîtrisée, voilà.
Herm-aphrodite Bells est magnifique,
entre le riff d’intro et les vocaux
gutturaux prenants. Mais finalement,
ce que j’écris pour un titre peut s’appliquer
aux autres (excepté bien sûr les quasi-acoustiques
The Fog et Captive). Cela veut-il dire
qu’ils se ressemblent tous ? Non, même
si le genre est quand même homogène,
il n’est pas dénué d’émotions et de
relief.
Alors,
Opeth français ou pas ? En tout cas,
Distress peut constituer une excellente
entrée en matière dans ce répertoire
musical. A recommander pour une initiation
abordable du doom-death !
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